Depuis mars 2023, Sylvain Beffa de Pomy a officié comme chauffeur bénévole pour les transports accompagnés de l’Entraide familiale de la Menthue. L’étudiant de 33 ans de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) faisait cela dans le cadre de sa 4e année de Bachelor. Il en a tiré un intéressant petit rapport intitulé « Le bénévolat à l’entraide familiale de la Menthue » que nous l’avons lu. Le jeune étudiant y confesse avoir « beaucoup appris de ce bénévolat » au point de projeter de le reprendre une fois diplômé. « Ces transports et le partage social avec les bénéficiaires ont été enrichissants et très positifs dans ma formation de travailleur social », explique-t-il. Cette expérience lui a permis de voir dans le concret se déployer la théorie dite du « développement du pouvoir d’agir et de l’autodétermination ». Grosso modo, l’agir et l’autodétermination permettent de continuer d’exister soi-même et par soi-même par-delà ses limitations. « Sans cette autodétermination, la personne ne vit pas, elle subit le monde qui l’entoure et dépérit », relève Sylvain Beffa. Au cours de son activité, le Vaudois a été amené à transporter une dame en situation de handicap mental vers son travail. Il a réalisé aussi que nombre de bénéficiaires peinent à demander plus d’aide que convenu même lorsqu’ils en auraient besoin. Il soulève aussi cette question intéressante : « Pourquoi la société et la politique, malgré tous les discours sur l’inclusion et la nécessité d’aider autrui, posent autant de contraintes au bénévolat ? » À ce propos, il souligne par exemple le peu de compréhension de la police ou des habitants pour ce qui est d’arrêter son véhicule dans un endroit inadapté le temps d’en faire sortir un bénéficiaire à mobilité réduite. L’universitaire est d’avis « qu’il il est parfois important de contrevenir à certains règlements lorsqu’ils sont, à notre avis, faux afin de faire évoluer les mentalités. » Il revient aussi sur l’importance de porter un regard positif inconditionnel sur soi-même et sur l’autre même lorsque ses propos ou son attitude nous heurte. En conclusion, tout comme la sociologue Dan Ferrand-Bechmann, il rappelle que « le bénévolat peut apporter beaucoup de valeur à celui ou celle qui l’exerce. En exemple, le sentiment d’appartenance au groupe, une possibilité de socialiser ou d’avoir un sentiment d’importance et d’utilité. » Soit des éléments apportant une meilleure estime de soi… « Le bénévolat est une manière de s’inscrire dans la société sans avoir une pression sociale de performance », rappelle-t-il enfin.

Laurent Grabet, Rédacteur en chef du jef

Rapport de Sylvain Beffat « Travial crédits libres : Le Bénévolat à l'entraide familiale de la Menthue»