C’est avec grand plaisir que nous sommes allés pour vous à la rencontre de Laurence Cretegny. La paysanne et parlementaire vaudoise a du bon sens et de l’enracinement à revendre. Même en seulement deux heures, on le constate de plein de manières différentes, à commencer par celle dont la sexagénaire cadre avec bienveillance et fermeté sa petite-fille dont elle avait la garde lors de notre entretien. Ce qui inspire aussi chez cette native de la Côte, c’est la manière dont elle a su se tirer par le haut d’une situation délicate. C’était en 2021. Un trait d’humour maladroit avait valu à l’élue, « amoureuse de l’Afrique de toujours », d’être accusée de racisme et même d’être appelée à démissionner par certains. Lors de son discours en hommage au Chancelier démissionnaire de l'Etat de Vaud, celle qui était alors Présidente du Grand Conseil avait en effet cité un passage de "Tintin au Congo", BD que le partant appréciait. Le tout en prenant un accent africain. Et comme toute personne de bonne foi peut s’en rendre compte en visionnant l’intégralité de ces images, c’était certes maladroit mais cela n’allait pas plus loin. En tous cas pas du tout vers un « racisme intégré » que certains avaient fait mine de déceler dans ce micro-évènement ridiculement monté en épingle dans les jours suivants. Sans tomber dans la rancœur ni dans la repentance, Laurence Cretegny avait alors eu l’intelligence et l’élégance de recevoir et écouter des personnes afro descendantes qui s’étaient senties blessées par son discours. Ce faisant, l’élue avait pu désamorcer la crise, admettre une simple erreur de jugement mais sans pour autant se soumettre à ceux qui réclamait sa tête. « Cette polémique m’a tanné le cuir, dit-elle, mais elle m’a aussi permis de constater une nouvelle fois, qu’on gagne toujours à dialoguer vraiment… » Et si c’était finalement ça la morale de cette histoire telle que notre époque, friande en polémiques stériles, en génère tant ?
Découvrez notre interview de Laurence Cretegny dans le prochain JEF